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Galink la solution de TPRM n°1

5 conseils concrets pour gérer efficacement le risque fournisseur

6 oct. 2025

Table ronde animée par Étienne Retout (Galink) avec deux experts du terrain :

  • Imane Dahou, manager Cybersecurity, Data Protection & IT Risk chez Sia

  • Gérôme Billios, partner chez Wavestone (practice Cybersécurité & Digital Trust)

Objectif de cette session : passer du « pourquoi » au « comment » et détailler cinq conseils immédiatement actionnables pour piloter le risque cyber lié aux tiers.

Pour découvrir le webinar en intégral, c'est ici

Conseil n°1 : La gouvernance, levier d’action et d’alignement avec le COMEX

Erreur fréquente : réduire le risque fournisseurs à un sujet purement technique. C’est d’abord une question de gouvernance et de responsabilité.

« Le risque fournisseur ne doit plus être réservé à la DSI ou à la cybersécurité. Il engage la responsabilité juridique et réputationnelle de toute l’entreprise », souligne Imane Dahou.

  • Intégrer le risque fournisseurs au référentiel global des risques (au même niveau que conformité et continuité d’activité), avec un reporting qui remonte au comité risques et au comité de direction.

  • Installer une culture de responsabilité partagée : achats (sélection), juridique (contractualisation), métiers (usage et priorisation), DSI (exploitation/supervision), équipe sécurité (cadre et contrôle). Une matrice RACI claire évite les zones grises.

  • Parler le langage des autres fonctions : s’adapter au vocabulaire achats/juridique/métiers, s’appuyer sur des cas concrets et l’actualité pour ancrer le sujet.

« La sécurité des tiers ne peut pas reposer sur une seule fonction. Chacun détient un levier de maîtrise du risque », rappelle-t-elle.

Conseil n°2 : Parler le langage du COMEX – de la cyber à l’impact business

Pour embarquer durablement, il faut traduire la cyber en impacts métiers : indisponibilité de processus critiques, exposition de données sensibles, dépendances technologiques, obligations réglementaires.

« Il faut être caméléon, s’adapter au vocabulaire des autres et éviter de réinventer la roue », recommande Gérôme Billios. « Les achats gèrent déjà les risques fournisseurs, à nous d’y intégrer la dimension cyber. »

L’image du caméléon résume l’approche : ne pas recréer une mécanique à part, mais brancher la cyber sur la gestion des risques fournisseurs déjà portée par les achats et la direction.

Conseil n°3 : Prioriser, contractualiser et auditer

Face à des bases fournisseurs massives, il faut traiter de façon différenciée.

« Démarrez petit et grandissez vite », conseille Gérôme Billios. « Les 20 à 30 fournisseurs critiques sont souvent connus intuitivement. Commencez par eux. »

  • Cartographier et classer selon des critères partagés avec les achats : confidentialité, intégrité, disponibilité (CIA), localisation et juridictions, dépendance technologique, exposition réglementaire.

  • Segmenter en trois niveaux :

    1. Critiques (20 à 30 environ) : audits dédiés, relation RSSI↔RSSI, tests, supervision renforcée.

    2. Significatifs (centaines) : questionnaires outillés, évaluations périodiques, plateformes d’analyse.

    3. Le reste : exigences contractuelles types, mesures minimales proportionnées, suivi par exception.

« Déléguer n’exonère pas de la responsabilité. Le contrat reste la première ligne de défense », rappelle Imane Dahou.

  • Contractualiser pour garder la main : prévoir réversibilité et assistance au transfert (formats, garanties, délais), droits d’audit/test, encadrement de la sous-traitance en cascade, exigences opérationnelles (sauvegardes, PRA/PCA, gestion d’incident, délais de notification, chiffrement, journalisation, localisation).

  • Cas des « géants » peu négociables : s’appuyer sur certifications (ISO 27001, SOC 2, etc.) et leviers collectifs (secteur, associations, régulateurs). Anticiper la dépendance (options de sortie, multi-cloud) dès la conception.

« On ne peut pas toujours négocier avec les géants, mais on peut exiger des garanties via les certifications et la réglementation », explique-t-elle.

Conseil n°4 : Montrer des résultats rapides et tangibles

Pour prouver l’utilité, viser des quick wins sur 10 à 20 fournisseurs critiques : audits lancés, plans d’actions suivis, clauses mises à jour, tests réalisés. Rattacher chaque fournisseur/contrat à des processus métier et mesurer l’évolution du risque par processus. Profiter des renouvellements pour injecter les nouvelles annexes sécurité au lieu de tout renégocier d’un coup.

« Il faut montrer que ça sert à quelque chose », résume Gérôme Billios. « Les premiers résultats créent une dynamique positive et facilitent l’adhésion. »

Conseil n°5 : Outillage et IA pour passer à l’échelle

Automatiser les tâches répétitives (collecte de preuves, lecture et comparaison de documents, scoring, relances) et utiliser l’IA pour accélérer l’analyse des questionnaires/contrats. Condition clé : disposer d’un référentiel propre (modèles de clauses, critères cyber, dictionnaire fournisseurs/processus). L’IA apporte des gains surtout en phase d’industrialisation, avec une revue humaine pour les décisions sensibles.

« L’IA n’est pas magique : sans base de données propre, elle travaille dans le vide », avertit Gérôme Billios.

Conseils pratiques aux CISO pour embarquer leur COMEX

  • Ancrer la cyber dans la gouvernance existante du risque fournisseurs (pas de silo parallèle).

  • Parler impacts métier et montrer des résultats réguliers et visibles.

  • Prioriser intelligemment : mieux vaut bien traiter 20 fournisseurs critiques que survoler 2 000 contrats.

  • Sécuriser juridiquement la relation : réversibilité, audit, sous-traitance, gestion d’incident.

  • Préparer le passage à l’échelle : données de référence, automatisations, puis IA supervisée.

En bref

Gouvernance claire, langage business, tri par criticité, contrats robustes, résultats rapides et outillage adapté : c’est la combinaison de ces leviers qui permet de maîtriser le risque cyber fournisseurs au quotidien et d’embarquer durablement l’organisation, du COMEX aux équipes opérationnelles.